mercredi 18 novembre 2015

Constitution municipale, un projet présenté au conseil municipal de Boucherville le 17-11-2015

                              Projet de Constitution municipale.
Préface:  Pour la présentation de ce projet ,je suis redevable au remarquable travail de monsieur Roméo Bouchard, écrivain et démocrate, de qui je m’inspire autant pour les idées que pour le vocabulaire original qu’il a développé pour faire comprendre l’idée de démocratie nouvelle. J’ai tenu compte particulièrement de son livre : Constituer le Québec, pistes pour une véritable démocratie, de son long document Constituer le Québec, citoyens constituants à l’œuvre, ainsi que  de son article s’intitulant : Pour contrer le démantèlement des régions Miser sur la souveraineté municipale et régionale.
Introduction : Dans le chantier de construction de la démocratie moderne, nous entendons de plus en plus parler d’écriture Citoyenne de la Constitution ( en «  ateliers constituants »), ainsi que de démocratie territoriale.
Le présent projet consiste en l’élaboration d’une Constitution municipale, ratifiée par un référendum, en 2017. Trois cent cinquante ans pour se constituer!
Description : Ce sont les économies locales qui subissent les contrecoups  des réformes et coupures.
Nous constatons souvent une désaffectation de la population dans les affaires publiques. Par exemple, sur les huit quartiers de Boucherville, un seul a un comité de citoyens, si bien que les autorités qui souhaitent la participation, ont cherché et heureusement trouvé d’autres moyens, tel la Commission des aîné€s.  Nous sommes en présence d’une culture de dépendance, de fatalité, de méfiance. Cette culture de la non- participation est pourtant étrange, en notre ville où la participation citoyenne est bienvenue, le secrétariat à la participation citoyenne, le démontrant. Nous sommes par ailleurs une entité administrative qui dépend des fonds et décisions du Gouvernement et sommes asservis à ses règles et à son financement. Les communautés locales se rendent compte peu à peu qu’elles doivent compter sur leurs propres moyens pour construire leur autonomie politique, financière,  économique et sociale et écologique. Elles ont avantage, à l’occasion de la décentralisation qui s’en vient, de se préparer à la souveraineté municipale, à constituer la communauté démocratique locale, qui contextualise la démocratie municipale et la participation citoyenne. En effet, les communautés territoriales de base sont le premier niveau où «  s’exprime la souveraineté du peuple, fondement de toute autorité en démocratie », écrit Roméo Bouchard, dans l’article ci-haut mentionné. Rien n’empêche dans la loi actuelle,  une communauté de base telle qu’une municipalité d’intervenir, ajoute-t-il.
Dans le processus de création d’une Constitution, une communauté définit ce qu’elle est, ce qu’elle veut être, comment elle veut exercer sa souveraineté et participer aux décisions, à quelles règles du jeu démocratique elle tient, à quel idéal de comportement des représentants elle s’attend. C’est une manière d’agir entre les élections que  de penser une Constitution. Sa rédaction est un instrument efficace pour enclancher un processus de participation démocratique. En effet, elle permet d’impliquer les citoyens constituants- tirés au sort- et de consulter la population par ces «  constituants », de confirmer l’identité et l’appartenance de la communauté, de définir des institutions municipales de participation démocratique ( consultation et décision) et les grands objectifs de l’aménagement et du développement social et économique. Ce processus est inédit et demande donc un bon travail de mobilisation et d’organisation. C’est en ce sens une expérience-pilote, qui pourrait s’étendre éventuellement, à une région. Il y a par exemple, en Suisse, des cantons, tels Vaud et probablement Genève, qui ont leur constitution, et quelques villes, comme Venise et Florence, au moins.
La ville pourrait donc instaurer un mécanisme qui permettrait aux citoyens de discuter et de se prononcer sur les grandes orientations et les grands projets ,  en d’autres moments  que les réunions régulières du conseil, et  concernant  d’autres thèmes  que le Plan d’urbanisme, par exemple.
Il est possible de restructurer les territoires pour créer des espaces démocratiques plus fonctionnels qui respectent les territoires d’activité et d’appartenance.
Une fois que les instances locales seront des entités autonomes dans leur domaine, on pourra parler de partenariat avec le gouvernement, exiger d’être partie prenante à l’élaboration des lois nationales qui affectent la vie locale.
Pour ce, tout le monde devrait pouvoir participer durant la consultation, par des mémoires, des débats publics.  Mais, me disait monsieur Bouchard dans un courriel, le groupe ( des  constituant)  qui reçoit les consultations, les analyse, consulte des personnes ressources, coordonne l’information et finalement rédige un projet de constitution susceptible de faire consensus et d’être adopté par référendum,  doit être indépendant, donc idéalement, les constituants sont tirés au sort soit à partir d’une liste de volontaires admissibles, soit au hasard plus acceptation du choisi, ou bien, comme en Islande, par une élection à partir de la liste des tirés au sort, ou encore par une formule mixte. ( tirés au sort et nommés ou élus)
Dans cette consultation, lors des audiences publiques que tiennent les Constituants, les citoyens, les organismes et les entreprises peuvent exposer oralement ou encore par l’intermédiaire d’un mémoire, ce qu’ils souhaitent voir inscrit dans la Constitution de la ville de Boucherville.
Les médias sociaux peuvent être utilisés dans cette filière démocratique. Les citoyen€s devront non seulement être consultés mais être convié€s à participer directement à l’élaboration de la constitution. Peut-être par la poste, dans les journaux, un message à domicile, à la bibliothèque, dans les organismes d’aîné€s,  dans les écoles,  un travail estival d’étudiants,  un éditorial du Maire dans le journal local, répété, un avis et invitation et des rapports,   lors des onze  déjeuners du Maire  puisqu’il y a souvent relâche durant l’été.

Budget : -   Il doit y avoir un budget pris dans celui de la participation citoyenne pour organiser les audiences, les débats, l’information, les rencontres. Le secrétariat à la participation citoyenne pourrait servir de bureau administratif pour les Constituants.
. Le travail des Constituants se fait bénévolement, mais les dépenses occasionnées par le travail sont remboursées, telles repas, essence, documentation pour le travail, modeste compensation pour rencontres officielles.

-         Monsieur Bouchard s’offre à participer à une rencontre sur le sujet, si le projet est accepté, ce qui serait une première démocratique au Québec et ailleurs, m’a-t-il dit.

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